Le multimodal en chiffres « Truck Vs Train » - Lannutti et AGC
La société Lannutti a inauguré son nouveau terminal multimodal de Chatelet ce vendredi 19 février en présence de la direction du groupe, de Paul Magnette et de plusieurs représentants de AGC (ex Glaverbel).
Cette inauguration a mis en lumière certains chiffres et avantages liés au transport multimodal.
Lannutti a développé ce terminal pour assurer des liaisons quotidiennes entre la Belgique et L’Italie. Ce développement a été réalisé en joint-venture avec le groupe AGC pour le transport de ses marchandises (verre).
Comme nous pouvons le voir sur les photos, Lannutti a créé des remorques spéciales, permettant le transbordement complet du camion (la remorque avec ses roues ; voir la vidéo sur notre page facebook). Ces remorques ont été créées spécialement pour le transport de verre. Elles sont plus légères, et un système de pneumatique permet à la marchandise de ne pas être endommagée par les mouvements « centrifuge » du train.
Les supply chain manager et responsables logistique de chez AGC ont travaillé étroitement avec Lannutti dans la réalisation de ce projet.
Les supply chain managers des autres industries vont-ils devoir intégrer le multimodal à leur stratégie pour diminuer la pressions fiscale, la pollution et le prix liés au transport par route.
Quelques chiffres ;
- Un « block train » correspond à 32 camions
- Cette ligne assurera 5 trajets/semaine (Belgique / Italie), soit l’équivalent de près de 15.000 camions par an.
- L’impact Carbonne est assez impressionnant, car une solution multimodale comme celle-ci permettra de contenir 20.000 tonnes de CO²
Ces données prouvent l’efficacité du multimodal, aussi bien en terme de prix (malgré un amortissement conséquents) qu’en terme écologique. Sachant, en outre, que la taxe kilométrique sera bien d’application et que d’après Paul Magnette (ministre wallon), elle aura même tendance à s’alourdir à l’avenir. Le multimodal représentera également un avantage fiscale non négligeable.
Seul bémol, la réalisation d’un tel projet ne peut se faire qu’avec un volume conséquent, et des blocks trains réguliers. Le responsable logistique d’une entreprise n’ayant pas des volumes suffisants pour « réserver » un train entier, n’aura pas toujours la possibilité de faire du « multimodal », car les gestionnaires du rail ne font pas du « sur mesure ».
De plus, pour des faibles quantités, les frais de manutention rendent le multimodal peu compétitif face au transport routier, surtout avec un pétrole bas.
Seuls les grosses industries et les compagnies maritimes ont ces volumes.
Le transport routier sera toujours l’unique solution pour les first et last miles, étant donné que peu de sociétés peuvent accueillir un train dans leurs entrepôts.
Mais la Belgique a des infrastructures solides sur tout son territoire (Port d’Anvers, Trilogiport etc…) pour accueillir de nouvelles solutions multimodales. Les emplois en logistique et supply chain vont-ils évoluer vers le multimodal à l’avenir ?