Création de plus de 4 300 emplois et confirmation des menaces sur le secteur Logistique et Supply Chain en Belgique
Pour la troisième année consécutive, TL Hub a une nouvelle fois réalisé son Baromètre logistique et supply chain 2018. Au total ce sont plus de 200 cadres et employés du secteur qui ont répondu aux différentes questions afin de nous permettre de mieux comprendre le secteur, ses menaces, son avenir et sa croissance.
La Belgique occupe une position géographique stratégique en Europe. Ce qui lui donne un atout considérable pour le secteur logistique. En effet, la Belgique a une position centrale sur l’axe Nord-Sud Européen, est en centre de grandes puissances économique de la région (France, Allemagne, Royaume Uni) et ses infrastructures (port d’Anvers, Zaventem, Liège, …) permettent au pays de bien sortir son épingle du jeu.
Cette enquête nous permettra également de constater une belle croissance du secteur avec une estimation de création de plus de 4300 nouveaux emplois en 2018.
Nous verrons que cette bonne nouvelle (croissance) peut aussi cacher des enjeux plus problématiques comme la pénurie de candidats dans le secteur, la problématique de l’environnement et les menaces structurelles comme la mobilité et le coût du personnel.
TL Hub, qui a réalisé ce sondage, est le 1er job board et la plus grande communauté dédiée au secteur du transport, de la logistique et de la Supply Chain en Belgique. TL Hub c’est près de 40 000 visiteurs par mois sur le site web ainsi qu’une communauté sur les réseaux sociaux de plus de 15.000 personnes.
Record de satisfaction professionnelle pour le secteur de la logistique et de la Supply Chain
A la question « Etes-vous satisfait de travailler dans le secteur de la logistique et de la supply chain », une minorité de 2,05% des sondés indiquent ne pas être satisfaits de leur emploi dans la logistique tandis que 80% sont satisfaits à 70% et plus.
Avec un score de 78/100, on peut voir que le secteur de la Logistique et de la Supply Chain dépasse largement la moyenne belge de 65.2/100 (selon le classement international sur le bonheur des travailleurs publié par R. Half). Il est donc important de véhiculer un message plus positif et de casser les aprioris qui règnent autour de ce secteur. Alors pourquoi ne parle-t-on jamais positivement du transport dans la presse ?
Quels sont les menaces sur le secteur et quel et le rôle de l’Etat ?
Il ressort également de ce sondage que les 2 plus grandes menaces pour le secteur en Belgique sont d’ordre structurelles, et dépendent donc des pouvoirs publics. Ces deux menaces sont la mobilité (la saturation du réseau routier) ainsi que le coût du personnel.
Il revient donc aux pouvoirs publics de revoir la législation ou es infrastructures de mobilité si on veut que la Belgique devienne (ou reste) un pôle émergent et compétitif dans la logistique.
De plus, on parle beaucoup des infrastructures du réseau belge (rail, inland et maritime), mais qu’en est-il de leur développement ? On se demande dès lors si les investissements sont correctement alloués dans ce secteur quand on voit la stagnation de certains projets « Multimodaux ». Ne serait-il pas plus intelligent d’investir dans la mobilité ?
Le problème de mobilité semble la menace principale pour le secteur en Belgique mais on remarque néanmoins une différence entre la Flandre et la Wallonie. La menace relative au coût du personnel préoccupe davantage le sud du pays (51.2%) alors que le manque du personnel qualifié est davantage cité dans le nord (29.41%).
Top 3 des raisons de cette pénurie
Comme mentionné plus haut dans l’article, le secteur du transport, de la logistique et du supply chain souffre de pénurie sur le marché de l’emploi. En effet, 80% des sondés (69.4% de wallons et 84 % de flamands) trouvent qu’il est difficile de recruter dans ce secteur logistique en Belgique. Les postes qui ont le plus de mal à trouver un candidat (employés/cadres) sont les postes de spécialistes douane, d’employés logistique polyvalents et de dispatcher/transport planner. Le top 3 des métiers ouvriers en pénurie sont les chauffeurs, les employés/ouvriers en shifts de nuit, et les magasiniers caristes. Nous constatons que les raisons sont plus des sentiments, des aprioris ou encore des perceptions.
Quelles sont les raisons principales de cette pénurie ? En tête du classement nous retrouvons les salaires du secteur suivi par le manque de personnes diplômées ainsi que le manque de motivation à entrer dans ce secteur. Il est donc urgent de se poser la question de comment peut-on motiver les jeunes pour une carrière dans le secteur.
Du côté wallon, la principale raison est la connaissance de la langue (NL et FR), ce qui signifie que plus de Flamands sont employés facilement en Wallonie pour leurs connaissances linguistiques, mais les francophones ont encore une mauvaise connaissance du néerlandais, ce qui les empèche de travailler au nord du pays. Une meilleur connaissance du néerlandais, permettrait donc à des employeurs néerlandophone de recruter des wallons pour palier à la pénurie dans le secteur. Un meilleur enseignement du néerlandais serait donc primordial. .
Quand est-il de l’environnement dans ce secteur ?
On a pu constater que seul 40% sondés considéraient l’environnement comme une priorité, ce qui est peu au vu des enjeux écologiques actuels. On peut dès lors se poser la question du green logistics, est-ce une réelle volonté ou un simple argument de marketing ? A la lecture des résultats il semblerait malheureusement que ce ne soit qu’un argument marketing.
La taxe kilométrique est-elle un levier pour inciter à l’écologie ou de simples rentrées fiscales ? Pour rappel, ce système prévoit que, depuis le 1er avril 2016, tous les poids lourds de plus de 3,5 tonnes doivent acquitter un montant de 0,074€ à 0,292€ au kilomètre parcouru sur les voies soumises à péage. Ce montant dépend du poids du camion, de ses émissions et de la route empruntée. On peut donc se demander : Est-ce vraiment la meilleure solution pour inciter les entreprises à évoluer vers une logistique et une Supply Chain plus verte ? La solution d’une taxe sur le Diesel ne pourrait-elle pas inciter les transporteurs à se préoccuper davantage de l’écologie ?
Création de plus de 4 300 nouveaux jobs dans le secteur
En ce qui concerne la croissance en 2018 ; 64% des acteurs logistiques s’attendent à une croissance, 29% s’attendent à un marché stable et seulement 7% prévoient une décroissance de leurs activités.
Cette anticipation de la croissance va avoir un impact positif sur la création d’emplois logistique et supply chain dans le secteur, qui était immobilisée depuis plus de 2 ans.
46% des entreprises vont créer de nouveaux emplois en logistique en 2018.
44% des acteurs du secteur vont conserver leurs effectifs en ne remplaçant que les personnes quittant leurs entreprises.
9.7% des sondés anticipent une restructuration de leurs effectifs en 2018.
Les 46% de nouveaux postes créés correspondraient à un volume d’emplois (ouvrier/employés) de 5549 jobs* en transport, logistique et supply chain pour 2018.
La perte d’emplois dans le secteur correspondrait à (9.7%) 1164 emplois perdus.
Le delta (5549 – 1164) serait donc de 4385 emplois supplémentaires pour le secteur en 2018.
*Hypothèse de création de 1.5 nouvel emploi par société concernée, couplé avec les chiffres du secteur de la dernière enquête de la BNB à ce sujet.
Quand est-il du futur de la logistique ?
On voit que le Multimodal (l’utilisation de plusieurs modes de transport successifs et complémentaire) est bien reçu et que les gens sont enthousiastes quant à son avenir. Ceci peut être expliqué par le fait que les entreprises y sont déjà familiarisées, ce qui va de pair avec la question de l’environnement. Afin de diminuer vos émissions de carbones, une solution est de favoriser les modes de transport à faibles émissions (maritime, ferroviaire) ainsi que de réduire le nombre d’arrêts au cours de votre itinéraire.
Face à la 3D, « Uber » transport et les livraisons par drones, les gens sont plus réticents, 40% des gens pensent que les géants de l’e-commerce seront les grandes sociétés de transport de demain (contre 36% en 2016). Cela montre que « l’uberisation » est une menace supplémentaire pour le secteur.
Sources : Baromètre TL Hub, pour un aperçu de toutes les données : Graphiques
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FR : Frédéric de Cooman / Célestine Foret NL : Dries D’Huys - [email protected] - +3226622422