A l’heure actuelle, les émissions de CO2 causées par le transport lié à l’activité de Colruyt sont de 696.000 tonnes par an. Cela représente pour l’instant le prix à payer pour les 640.000 chariots de course qui sont remplis chaque jour par les clients du groupe de grande distribution. Colruyt entend rendre cette activité de transport neutre en CO2 d’ici 2035 et met en place plusieurs plans d’action pour y parvenir. En ce qui concerne la propre flotte de Colruyt (qui ne représente que 6132 tonnes de CO2 par an), l’objectif est de passer d’ici 2030 à une flotte 100 % à zéro-émissions, mais cet objectif n’est cependant que le troisième pilier d’une stratégie qui vise d’abord à éviter les kilomètres inutiles (le taux de remplissage des camions Colruyt est déjà de 94 % !) et ensuite à utiliser là où c’est possible des modes de transport alternatifs.

Flotte propre

Colruyt a déjà testé plusieurs types de camions propres et maintient une approche technologiquement neutre : les camions électriques et à hydrogène pourront y trouver leur place, chacun en fonction de leurs avantages et contraintes respectifs. Jef Colruyt explique: « Pour nous, la réussite repose sur plusieurs solutions différentes. Nous voulons toujours faire les meilleurs choix technico-économiques, en fonction des besoins et des applications logistiques. Nous misons à 100 % sur la transition vers le zéro émission et, dans ce cadre, faisons des choix mûrement réfléchis quant aux carburants utilisés. Nous sommes persuadés que les véhicules électriques peuvent devenir la norme, car ils sont de plus en plus répandus, même dans un contexte professionnel. À côté de l’électrique, l’hydrogène jouera un rôle clé au sein de l’industrie en matière de processus logistiques et d’activités de transport. Le plus important pour nous reste l’objectif final : qu’une transition s’opère vers un transport efficace et fluide laissant une empreinte écologique aussi réduite que possible. » Une première concrétisation de cette stratégie ouverte est l’achat par Solucious, le fournisseur alimentaire en ligne de Colruyt Group, de cinq Scania électriques sous températures contrôlées.

Partenaires de transport

Colruyt ne se limite cependant pas à ses propres émissions (ce que l’on appelle maintenant les émissions Scope 1 et 2). Le Scope 3, dans ce cas, ce sont les sociétés de transport qui travaillent pour Colruyt Group et émettent 60.000  tonnes de CO2 par an. Chaque jour, 700 chauffeurs réalisent 1200 transports. Pour ces sociétés de transport, l’objectif est d’être neutres en CO2 d’ici 2035. En d’autres termes, ils ne pourront plus rouler pour Colruyt à cette date s’ils n’utilisent pas de camions à zéro émissions. Colruyt s’engage à partager avec aux ses premiers retours d’expérience avec sa propre flotte, mais réfléchira aussi à des formules qui aideront ses transporteurs à franchir le pas, étant entendu que les camions à zéro émissions resteront plus chers à l’achat que les actuels camions diesel.

Le gros des émissions de Scope 3 provient cependant des sociétés qui vendent leurs produits à Colruyt (600.000 tonnes / an). Là aussi, Colruyt entend jouer un rôle de pionnier en entrant en dialogue avec ses fournisseurs. Des accords ont par exemple déjà été passés entre Colruyt et ABInBev.

Infrastructure

L’infrastructure de recharge et les stations à hydrogène devraient aussi être mises en place par Virya Energy (la société de la famille Colruyt qui exploite notamment les stations DATS24) aux différents hubs logistiques en parallèle avec l’achat des véhicules. La station à hydrogène d’Ollignies vient d’ailleurs d’être mise en service.