Volvo Trucks prépare son avenir neutre en CO2
Au seuil d’une année cruciale pour la reprise du marché en Belgique, le management de Volvo Trucks Belgium a ébauché vendredi la manière dont le constructeur et son réseau vont réaliser leur transition vers un business model neutre en CO2.
A court terme, Volvo Trucks va à la fois maintenir ses efforts sur les gammes LNG, une des rares à avoir connu une progression de leurs ventes en 2020, tout en mettant sur le marché une gamme de poids lourds électriques. Selon Pieter Thienpont, directeur des ventes chez Volvo Trucks Belgium, les chiffres de vente resteront modestes en 2021 car il n’existe pas encore de business model évident pour ce type de véhicules en Belgique, tant qu’un régime fiscal spécifique ne leur est pas appliqué. Des discussions sont cependant en cours avec le Ministère des Finances pour faire avancer le dossier. En attendant, Volvo Trucks ne s’attend pas à vendre plus de 10 poids lourds électriques en Belgique cette année, ce qui n’empêche pas le constructeur de préparer l’arrivée sur le marché des FM et FH électriques avant la fin de l’année. Ces véhicules seront produits à l’usine de Gand, selon un principe modulaire, et Gand a aussi obtenu l’exclusivité de l’assemblage des packs de batteries pour l’ensemble des usines mondiales de Volvo Trucks.
L’étape suivante passera par l’hydrogène, un domaine dans lequel Volvo Trucks s’est allié à Daimler Trucks pour développer des piles à combustibles communes. La mise sur le marché des premiers poids lourds est toujours prévue pour la deuxième moitié de la décennie, et ce mode de propulsion pourrait déjà obtenir une part de marché de 10 % d’ici 2030. « En 2040, notre objectif est de proposer une gamme complète neutre en CO2 », explique Peter Himpe, Managing Director de Volvo Trucks Belgium. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de moteurs thermiques. Pour les applications lourdes comme le transport exceptionnel, par exemple, le moteur thermique sera toujours de mise, mais il fonctionnera avec du biodiesel ou de l’hydrogène. Les moteurs LNG seront toujours là aussi, mais ils utiliseront du BioLNG. » Ces deux modes de propulsion ne représenteront cependant plus qu’un véhicule sur cinq environ en 2040 : le reste du marché, du transport urbain à la plupart des applications sur moyennes et longues distances, auront recours à des camions électriques ou à pile à combustible.
La bonne nouvelle pour les constructeurs et leurs réseaux vient d’une analyse effectuée par Volvo Trucks et qui permet au constructeur d’affirmer maintenant que ces glissements technologiques ne vont pas détruire le business model des constructeurs. « C’est même l’opportunité du siècle », estime Himpe. Pour les constructeurs et leurs réseaux, la clé viendra de leur capacité à vendre non un véhicule, mais un EaaS (Equipment as a Service), soit une solution de transport qui inclut le véhicule, son entretien, mais aussi l’infrastructure nécessaire à le recharger, le recyclage et, pourquoi pas, l’énergie elle-même. L’expression ultime de ce business model surviendra avec les véhicules autonomes… mais pas avant quelques années.